Depuis son studio de Mexico City, l’artiste pluridisciplinaire et designer Jimena Montemayor de la Bárcena imagine des vases aux allures d’étoile filante. Un objet chargé d’une fonction précise, mais qui se veut avant tout porteur d’une poésie nous invitant à tourner les yeux vers le cosmos.
Au départ, le projet des vases Stella prend racine dans une fascination de Jimena pour les étoiles. Dans sa pratique brouillant les limites entre art et design, où objets, créations 2D et 3D se côtoient sans difficulté, elle cultive cet intérêt pour le cosmos et le monde infini qu’il incarne. « Le vase Stella est né de mon intérêt pour l’évolution de la forme de l’étoile. Pour moi, elle représente le monde des possibles qui se trouve au-delà de notre simple existence terrestre. Je voulais créer un objet qui ne soit pas seulement un unique vase décoratif, mais qui inspire un fantasme, une histoire » nous confie-t-elle.
Le processus de création débute sur papier, l’un des médiums de prédilection de l’artiste et designer. Alors qu’elle dessine des étoiles filantes, l’idée d’un objet émerge, et en quelques traits le vase Stella apparaît alors. Son esthétique géométrique aux angles aigus transcende la simple fonction du vase pour en faire une pièce décorative à part entière, ne nécessitant pas impérativement d’accueillir des fleurs pour prendre vie dans un intérieur, se suffisant à lui-même. L’enjeu était alors de faire passer cette idée en 2D en un projet tangible à travers un processus d’impression 3D. Pour cela, elle fait appel au studio ITALYmaker installé à Milan, faisant usage de la technologie du TronXY x5s Printer.
L’un des enjeux principaux pour Jimena Montemayor de la Bárcena réside dans la sélection d’un matériau capable de transcrire son idée en l’objet qu’elle désire créer.
Une fois le design du vase Stella finalisé, démarre alors un processus de recherche qui l’amène loin de Mexico City : aux Pays-Bas. C’est là-bas qu’elle découvre cette matière imaginée par FormFutura se présentant sous la forme de filaments constitués d’aluminium et d’acide polylactique (un polyester thermoplastique à l’apparence semi-cristalline, à base d’amidon de maïs, de betteraves ou encore de canne à sucre). « Le vase Stella est ma première pièce réalisée en impression 3D, et je voulais prendre avantage des nombreuses matières qu’il est possible d’utiliser grâce à cette méthode de production. Pour moi, il était important de me tourner vers un matériau biodégradable, ou alors recyclable. Au fil de mes recherches et des différents prototypes que j’ai réalisés, j’ai compris que je souhaitais que les vases trouvent leur origine dans une matière naturelle, mais qu’ils bénéficient également de ce fini métallique. Ces filaments mêlant acide polylactique et aluminium étaient la matière parfaite pour atteindre l’esthétique que je souhaitais véhiculer » raconte la designer. Aujourd’hui elle décline ses vases dans plusieurs coloris, mais pense déjà à la suite. Dans son studio de Mexico City apparaissent peu à peu de nouvelles pièces inspirées du cosmos, dont un chandelier qui reprend les codes du vase Stella. Un voyage céleste qui ne fait que commencer.