Bien Fait renouvelle le papier peint avec l’artiste Mathilde Denize

Papier collé, peinture pliée

Par Louise Conesa

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Depuis 2014, Cécile Figuette explore l’univers du papier peint avec sa maison d’édition Bien Fait. Dépoussiérée par le format panoramique, elle entraîne aujourd’hui la décoration murale dans un nouveau chemin, faisant entrer l’art dans l’espace domestique. Sa collaboration avec l’artiste Mathilde Denize en est le manifeste.

Du design textile à la décoration il n’y a qu’un pas, et Cécile Figuette l’a sauté en fondant Bien Fait. Après dix années dans la création de motifs pour divers labels, cette dernière prend conscience de l’impact négatif de la fabrication. « En tant que marque, on a le devoir de présenter une nouvelle offre, en créant bien et justement. ». Bien Fait naît alors de cette envie d’aller plus loin dans la création. De suivre chaque étape de la conception. Enfant des années 1970, Cécile s’est nourrie des espaces surannés de l’époque, parés de papier peint. Une nostalgie qui l’amène à donner vie à cette décoration, tombée dans l’oubli.

Adieu les motifs fleuris, ternes et répétitifs, et bonjour les panoramiques ! L’impression numérique lui ouvre le champ des possibles. Les motifs foisonnent sans jamais se ressembler et la palette de couleurs se diversifie.

La proposition esthétique bouleverse, tout comme la chaîne de fabrication. Dans notre société de surconsommation, la fondatrice garde les pieds sur terre. « Chez Bien Fait, nous prenons le temps pour trouver les solutions et tendre vers une approche vertueuse. ». L’impression se réalise ainsi en France avec des encres à base d’eau et le gaspillage est limité tant dans l’emballage que dans la production sans stock.

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Aujourd’hui, Bien Fait est ancrée dans le paysage de la décoration murale et repousse sans cesse ses limites. Collaborer avec la jeune artiste s’est ainsi imposé de manière évidente pour Cécile. Formée aux Beaux-Arts, la fondatrice voit dans le papier peint un nouveau terrain d’expression « pour faire voyager les créations sous d’autres supports ».

Lorsqu’elle découvre le travail de Mathilde Denize, le coup de coeur est immédiat. Au carrefour de la peinture, l’installation et la performance, son oeuvre est le fruit de vestiges, de créations que l’artiste n’a jamais révélées. En les découpant, les assemblant et greffant parfois des pièces trouvées, elle en offre une nouvelle lecture. Si ses réalisations s’exposent au sein de galeries et de foires internationales, Mathilde souhaite extraire sa pratique du circuit conventionnel.

La collaboration se fait alors naturellement et à quatre mains. « Mathilde a gardé son processus créatif mais cette fois en digital, travaillant à partir de photographies de ses oeuvres. Mon rôle était alors de réfléchir sur les proportions pour créer un vrai dialogue avec l’espace », nous confie Cécile. Une série d’essais et d’impressions plus tard, les deux créatives trouvent la combinaison parfaite. Un assemblage pictural qui révèle un paysage abstrait aux couleurs douces et puissantes. Ce cadavre exquis est ainsi un condensé des propos de Bien Fait. Un décor à la lecture infinie, célébrant l’Art et la Nature.