Puiforcat x Alev Ebüzziya Siesbye Collection lunaire

Par Aurore De Granier

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• Collection Séléné, Puiforcat en collaboration avec Alev Ebüzziya Siesbye • © Maxime Tetard

C’est un projet qui réunit deux personnalités, deux entités. D’un côté,
Puiforcat. La maison d’orfèvrerie installée à Pantin ouvrait ses portes dans les années 1920, avec à sa tête l’orfèvre-designer, Jean Puiforcat dont l’esthétique de ses premières collections s’inspira de ces années Art déco. Aux prises avec son époque, la maison française a su évoluer et rester cohérente face aux changements stylistiques. Si tout démarrait par une géométrie franche, en 2024, un siècle après sa création, l’entreprise conserve ses traditions mais répond à l’esthétique contemporaine. Un désir de rester ancré dans le présent qui se symbolise par la dernière collaboration en date de Puiforcat, s’unissant à la designer turco-danoise Alev Ebüzziya Siesbye. Véritable emblème du design, mais avant tout de la céramique, elle apporte à la collection une vision propre et une approche de la matière héritée de son travail de la terre. Les six objets réalisés en argent et imaginés par la designeuse sont alors le fruit d’une étroite collaboration entre cette dernière et les artisans de la maison d’orfèvrerie. Depuis des décennies, les mêmes gestes sont répétés dans l’atelier où l’odeur du métal en fusion embaume l’espace. Un écrin du passé qui laisse s’exprimer en toute liberté les idées et esthétiques du présent.

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La collection s’articule autour de six pièces, toutes réalisées en argent massif. Pour trouver l’inspiration, Alev Ebüzziya Siesbye s’est tournée vers le cosmos. Baptisée Séléné, le nom de la déesse grecque de la lune, cette capsule puise son esthétique dans ce satellite, se jouant avant tout des courbes et des rondeurs.
Une géométrie qui prend directement sa source dans l’artisanat premier de la designeuse, la céramique, qu’elle façonne depuis maintenant près de 60 ans. Dans les six objets d’argent, ses différentes influences sont évidentes : la rondeur rigoureuse des poteries de la Mésopotamie, le caractère gracile des sculptures d’Alberto Giacometti, l’élégante simplicité scandinave, la puissance de la ligne et de la forme. Cet amour de la géométrie se voit encore un peu plus mis en valeur par la matière. Créés sur le tour à repousser, ces six vases et bols ont été par la suite sculptés en faisant usage de la technique de l’épargne sur les bordures, et d’une finition au ciselet venant orner les pièces de motifs créant un jeu d’ombre et de lumière. « Même si l’argent s’avère plus dur, plus froid que la terre cuite, même si sa couleur, le gris profond, diffère des tonalités lumineuses dont les céramiques d’Alev Ebüzziya Siesbye s’irisent, c’est la même douceur, la même fluidité, la même sensualité qui habitent toutes les pièces de l’artiste, quelle que soit leur matière », confiaient les équipes de la manufacture.
L’argent se joue alors ici des courbes et des motifs pour créer des reflets de lumière, venant tantôt réverbérer la lumière, tantôt miroiter ce qui entoure les vases et bols. De délicats pieds d’une grande finesse viennent quant à eux nous donner la sensation que les pièces sont en lévitation, des lunes scintillantes à portée de main.

photographies : Collection Séléné, Puiforcat en collaboration avec Alev Ebüzziya Siesbye • © Maxime Tetard