La métamorphose du 4 RUE DES CRAYÈRES, REIMS

Ruinart

Par Marine Mimouni

ruinart_4rc_bar_-c-chloelereste-1.jpg

Intérieur du pavillon Nicolas Ruinart • © Chloé Le Reste

Depuis trois siècles, Ruinart s’impose comme l’une des plus anciennes maisons de champagne. En 2029, cette dernière célèbrera ses 300 ans. C’est au 4 rue des Crayères, REIMS que son avenir se dessine avec la construction d’un nouvel écrin en pierre de taille faisant face au château centenaire. Après trois années de travaux, l’adresse iconique de la maison de champagne dévoile un nouveau visage, celui de la modernité.

Il y a cinq ans, Frédéric Dufour, président de la maison Ruinart, et son équipe prennent conscience du besoin de redynamiser le tourisme dans la région Champagne-Ardenne, et plus particulièrement à Reims. L’idée de créer un nouveau bâtiment au 4 RUE DES CRAYÈRES, REIMS germe alors dans leur esprit. Leur choix se porte sur l’architecte japonais Sou Fujimoto. « Les crayères de Ruinart sont inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco depuis 2015. Notre souhait était de refléter cette beauté à travers le nouveau pavillon. Nous avons choisi de travailler avec l’architecte Sou Fujimoto car il a su comprendre nos valeurs », affirme Frédéric Dufour.

Une architecture tournée vers l’avenir

Dissimulé derrière un chemin calcaire faisant écho aux crayères du site historique, le pavillon Nicolas Ruinart est un bijou d’architecture durable inspiré de l’évanescence des bulles de champagne.

Une caractéristique distinctive qui apporte une asymétrie au bâtiment. Idem pour sa toiture végétalisée évoquant la rondeur des bouteilles Ruinart. « L’intention
de Sou Fujimoto était de travailler en harmonie avec la cour rectangulaire du 4 RUE DES CRAYÈRES, REIMS, ajoute Adrien de Lassence, directeur associé à Sou Fujimoto Atelier Paris. Nous avons travaillé sur cet aspect symétrique-asymétrique. Ce qui explique ce léger décalage dans la forme du pavillon. »
Sa façade en verre, ornée d’une sérigraphie filtrant les rayons du soleil, a été pensée comme une mise en scène et offre, de ce fait, une vue spectaculaire sur le bâtiment historique et la cour d’honneur. Un dialogue entre le passé et le présent qui démontre que la tradition peut être synonyme de modernité.

Résidant au Japon depuis une trentaine d’années, Gwenaël Nicolas était le candidat parfait pour l’aménagement de ce nouveau projet selon le président de la maison Ruinart : « Nous voulions collaborer avec un architecte d’intérieur qui puisse faire le trait d’union entre l’image de Ruinart, très française, et l’architecture japonaise du pavillon. Pour nous, Gwenaël Nicolas était une évidence. »
Vœu exaucé. D’une main de maître, l’architecte d’intérieur a su concilier l’histoire ancestrale de Ruinart avec l’image contemporaine qu’elle souhaite insuffler.
Un intérieur pensé comme une chorégraphie attisant la curiosité de celles et
ceux qui y pénètrent.

ruinart_4rc_pavillon-nicolas-ruinart_-c-chloelereste.jpg
ruinart_4rc_chemin-des-crayeres_-c-chloelereste-1.jpg

Un dialogue avec la nature

Le cheminement de l’intérieur fait écho à celui du jardin des sculptures
réalisé par l’artiste paysagiste Christophe Gautrand : « La carte blanche artistique accordée par Caroline Carton, responsable des projets culturels et expériences de la maison Ruinart, et Fabien Vallérian, directeur international Arts & Culture de la maison Ruinart, m’a beaucoup inspiré. Je ne me suis pas considéré comme un architecte d’intérieur pour ce projet, mais véritablement comme un artiste. » Une question taraude alors Gwenaël Nicolas : qu’est-ce que l’avenir réserve à Ruinart ? C’est là tout l’intérêt de ce nouveau bâtiment, qui illustre la façon dont la maison de champagne continue de rester en avance sur son temps. À peine entré dans l’enceinte du pavillon, le visiteur est hypnotisé par le « Carrousel », une sculpture monumentale composée de mille bouteilles de champagne Ruinart Blanc de Blancs. Un leurre permettant de camoufler les escaliers d’une cave secrète où sont conservés les rares champagnes de la maison.

Semblant sorties de terre, de longues tiges – composées de lin, de résine organique et de poudre de pierre – créent un passage féérique menant tout droit au bar et à la terrasse du pavillon Nicolas Ruinart. « Nous voulions travailler avec une gamme de textures surprenantes, reflétant les éléments imprévisibles de la nature », ajoute l’architecte d’intérieur. Ainsi le sol en pierre de taille dialogue avec la charpente en bois et apporte une chaleur certaine à l’espace de 400 m2. Le tissu vert habillant les assises en chêne de l’espace dégustation apporte, quant à lui, une note de couleur à l’intérieur. Le pavillon Nicolas Ruinart est plus qu’un simple bâtiment, il offre une expérience immersive dans l’univers de la maison de champagne.

par ordre d’apparition : Intérieur du pavillon Nicolas Ruinart © Chloé Le Reste • Chemin des Crayères © Chloé Le Reste