Tacchini, le futur à travers le filtre de l’expérimentation

Par Aurore De Granier

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Rude Arts Club de Faye Toogood, Tacchini et cc-tapis • © Andrea Ferrari

Véritable institution du design italien, la marque fondée en 1967 continue encore et toujours sa quête d’innovation. Une recherche constante qui passe à la fois par un désir d’expérimentation de la matière et une ouverture d’esprit qui transparaît par les nombreuses collaborations de la maison. Portrait.

Matière première et artisanat

« Pour Tacchini, la matérialité va bien au-delà de la simple sélection de tissus et de cuirs. Il s’agit pour nous d’investir les espaces avec des émotions, et d’interpréter des goûts et des situations variés à travers le choix de nos matériaux. La matière crée la narration. » Tels sont les premiers mots que nous délivre Giusi Tacchini, CEO et directrice artistique de la maison italienne, lorsque nous l’interrogeons sur sa vision de la matière.

Centrale depuis toujours dans le travail proposé par la marque, la matérialité se manifeste dans une constante recherche de nouveautés et d’innovations tant stylistiques qu’environnementales, ayant toujours pour visée unique la création d’une atmosphère propre à un espace.

Mais comme nous le rappelle Giusi Tacchini, sans l’artisanat, la matière n’est rien. Depuis sa fondation, l’entreprise s’appuie sur le savoir-faire des artisans de la région de Brianza, reconnue à travers le monde pour son héritage et son expertise dans le travail du mobilier. Un travail de la matière qu’ils désirent voir rester local, à la fois gage de qualité et d’engagement pour une plus grande durabilité.
L’environnement et sa préservation font d’ailleurs partie des valeurs fortes de Tacchini quant à la matière et à son travail. « Pour nous, la durabilité n’est pas un buzzword ; c’est ce qui donne forme au futur de notre entreprise. » Cet engagement, Tacchini le manifeste à travers des matières sourcées localement et un investissement dans la recherche pour émuler de nouvelles solutions visant à réduire l’empreinte carbone de cette industrie, à l’origine d’une pollution encore trop importante. Parmi les recherches appliquées, la collaboration les unissant à Formafantasma reste sans équivoque la plus marquante. Intitulé « Flock », ce projet mené de concert par les deux entités se focalise sur l’usage de la laine en design. S’inscrivant une nouvelle fois dans un désir pluriel alliant esthétique, durabilité et fonctionnalité, ces expérimentations résultent aujourd’hui en l’incorporation de cette manière noble dans les collections de la marque. Un travail sur la matière qui va au-delà de ses qualités, venant questionner les failles des matériauthèques actuelles et interroger les nouvelles sources à adopter.

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Collaborer pour évoluer

L’expérimentation chez Tacchini se décline également à travers les approches variées des différents designers. Adeptes des collaborations, avec Formafantasma, mais aussi plus récemment Faye Toogood et Joe Colombo, la maison italienne se caractérise par son esthétique plurielle. « Pour Tacchini, ces collaborations sont bien plus que des partenariats, il s’agit d’une fusion entre des talents et des visions donnant naissance à des projets uniques. Ces collaborateurs deviennent les personnages des histoires qu’ils racontent, amenant avec eux la richesse de leurs expériences et leurs idées qui nous enrichissent professionnellement, mais aussi personnellement », explique Giusi Tacchini. Du côté du processus de création, une liberté totale est donnée aux designers, la volonté de la marque étant d’imprégner les esprits créatifs de ses équipes de cette influence extérieure. L’excentricité de Faye Toogood se voit alors laissée libre cours dans la collection Cosmic présentée à Milan, se jouant des formes organiques et douces, des matériaux valorisant le confort. « Les projets qui émergent de ces collaborations ne sont pas seulement des pièces de mobiliers ou des objets décoratifs, mais de véritables lieux d’exploration. Chaque détail est considéré avec soin, chaque ligne, forme, matière, est le résultat d’un processus de réflexion et d’itération visant à la création d’expériences durables et mémorables », conclut la CEO et DA de Tacchini, nous promettant un futur toujours plus durable
et créatif.

par ordre d’apparition : Additional System par Joe Colombo, Tacchini, 2024 © Andrea Ferrari • Clockwise par Michael Anastassiades, Tacchini, 2024 © Andrea Ferrari