Dans le cadre de ses explorations, FORMÆ inaugure une création olfactive dédiée à l’architecture, imaginée par Jean-Michel Wilmotte et le nez Emmanuelle Grin. Aux côtés de l’éditeur Sébastien Maschino, ils composent Onze, une fragrance qui prolonge l’espace au-delà de ses murs. Portée par les facettes du vétiver, elle incarne la verticalité des lignes, la mémoire des lieux et la lumière qui les traverse.
Lorsque Jean-Michel Wilmotte parle d’espace, il ne l’envisage pas seulement comme une géométrie bâtie, mais comme une expérience sensible. « L’espace, ça se respire. Et si on l’accompagne d’une note, d’une fragrance, cela lui donne une autre dimension », confie l’architecte. Leur création rend hommage à une matière chère à Jean-Michel Wilmotte : le vétiver. Élégant, boisé, sec, il incarne à la fois la fondation et la racine. « Le vétiver, c’est mon parfum d’enfance. C’était le premier, et c’est encore l’actuel. » Dans Onze, il se déploie dans des nuances fumées et minérales, enrichi d’accords végétaux intenses — une tension entre ancrage et innovation, entre matière brute et éclat futuriste.
Mais la singularité de Onze réside aussi dans sa dimension symbolique. Emmanuelle Grin s’est inspirée du Ketoret, l’encens sacré du Second Temple de Jérusalem, composé de onze ingrédients dont l’un demeure mystérieux. « Ce onzième élément représentait le passage de la matière vers l’immatériel. Pour nous, il incarne ce moment où l’oeuvre échappe à son créateur pour appartenir à celui qui la contemple, ou qui la respire. » De cette conviction est née l’idée d’un parfum capable de dialoguer avec l’architecture : Onze.•
photos : bottle shape designed by Jean-Michel Wilmotte © Wilmotte & Industries • olfactory inspiration, burnt wood • olfactory inspiration, vetiver roots • olfactory inspiration, smoked wood • olfactory inspiration, incense